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Aude Se regrouper pour vendre des légumes

Des céréaliers se lancent dans la production de légumes et s’organisent pour livrer supermarchés et grossistes.

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«Avant, nous produisions des semences et des asperges pour compléter le revenu des céréales. Mais les marges des semences se réduisent. En remplacement, nous cultivons de nouveaux légumes », expliquent Jérôme et Benoît Ournac, agriculteurs à Villasavary, dans l’Aude. Ils se sont lancés en 2019, avec une quinzaine de céréaliers regroupés au sein de l’association « En direct, les producteurs de l’ouest audois ». Créée dans le cadre de l’Adaoa (1), elle les accompagne pour mettre sur pied une filière locale de légumes. « Nous approvisionnons la Socamil, la plate-forme de l’enseigne Leclerc. Elle s’engage sur des volumes et joue le jeu sur les prix afin d’avoir des produits locaux. Nous livrons aussi des demi-grossistes et grossistes spécialisés dans la restauration », détaille Claudine Blanckaert, chargée de mission commerciale pour « En direct ». Des circuits de distribution actuellement perturbés par les mesures liées au Covid-19.

Durant l’hiver, les céréaliers se répartissent les légumes et les surfaces, puis établissent un calendrier de production. L’association gère la vente et répercute les commandes aux agriculteurs. Ceux-ci récoltent les produits demandés, en se relayant pour les amener à un point de groupage. « Nous louons une chambre froide au transporteur qui livre nos clients. Cela évite de multiplier les déplacements », explique-t-elle.

Construire ensemble

Pour se relayer, il faut s’entendre sur le choix des variétés et assurer une qualité régulière. « Nous voulons nous démarquer des produits standardisés », note Philippe Tranchant, un maraîcher qui apporte son expérience au groupe. Sur son exploitation, par exemple, il produit des tomates anciennes plutôt que de la grappe. « Pour obtenir de la valeur ajoutée, nous ne voulons pas vendre au prix espagnol ! », ajoute Jérôme Ournac.

Chacun trouve les légumes convenant à ses sols et acquiert un savoir-faire. Échecs et réussites ont ponctué la première campagne. « Nous mutualisons nos expériences pour progresser », note Jérôme Ournac. Maintenant, à quinze, ils cultivent une vingtaine d’hectares. Élargir le calendrier et la clientèle tout en augmentant les volumes est le prochain challenge. Frédérique Ehrhard

(1) Association de développement agricole de l’ouest audois.

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